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La flamme des histoires

Posté par Rémi le 24 septembre 2023

Pour raconter une histoire, rêver et rêver encore. Jusqu'à émerveillement

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J’avais oublié. Dans le feu de la rentrée, dans l’élan à repeupler les imaginaires, à replanter les forêts d’histoires, dans l’attention au travail. J’avais oublié le rêve.

 

Et autour d’une bougie – c’est vraiment magique, les bougies, c’est ce qu’il reste de lumière quand tous les feux se sont éteints – on s’est retrouvés, dans la même soirée, avec une conteuse, à parler d’histoires. Comme sœur et frère, alors qu’on ne s’était presque jamais parlés.

 

On a parlé du chemin, du moment où la forêt s’ouvre, de vieilles grand-mères inuïts, des versions de Clarissa Pinkola Estés (et des autres :)) de ce qui nous habite, de quand les 10 âmes qui se serrent chaque semaine pour écouter n’ont pas eu leur histoire et que ça leur manque parce que la conteuse ou le conteur sont ailleurs cette semaine-là.

 

Et je me suis souvenu. Souvenu que les histoires sont des milliers de fois plus vieilles que nous. Souvenu qu’elles nous parlent de racines communes oubliées depuis parfois trente mille ans. Souvenu de cette merveille d’entendre une histoire la nuit, comme une minuscule flamme de bougie, et de voir qu’elle brille comme une étoile. Souvenu que des groupes humains les ont racontées, et racontées, et racontées jusqu’à les rouler comme des cailloux dans le fond des rivières. Je me suis souvenu dans mon corps de ce que ça faisait, d’écouter une histoire et de la sentir m’irriguer.

 

Et le lendemain on m’a posé une question, en plein jour: qu’est-ce que les histoires peuvent apporter à notre époque, où les choses changent, les traditions, le patriarcat, le XXIème siècle, tout ça, parce que les conteuses et les conteurs on les écoute (yes! super!).

 

L’émerveillement.

 

Je savais pas bien, en plein jour, mais on m’aurait posé la question la nuit, j’aurais répondu ça.

 

L’émerveillement.

 

Et nous, au XXIème siècle, à notre époque où les choses changent… Qu’est-ce qu’on peut leur apporter, aux histoires?

 

Peut-être le rêve. Peut-être que les histoires ont encore besoin de nous pour être rêvées. Et dites. Et rêvées encore. Et dites. Et rêvées encore…