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Croire au Père Noël

Posté par Rémi le 30 décembre 2023

Raconter des histoires, c'est apprendre à accueillir la part de nous qui croit aux contes de fées

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Personne n’est encore arrivé à me prouver que le Père Noël n’existe pas.

Bien sûr, des esprits chagrins:

 

Oui, je crois au Père Noël.

J’ai beaucoup plus que l’âge légal, et j’y crois. J’y crois tant que je lui écris une lettre chaque année. Il suffit de désirer vraiment quelque chose, et de le demander. Pourtant c’est la chose la plus difficile au monde, et je ne comprenais pas pourquoi cela posait tant de problèmes à tant de monde. Cette année, j’ai compris : on dit que « le Père Noël n’existe pas », pas parce qu’il n’existe pas, mais parce qu’on n’a plus envie de l’accueillir.

 

La Lettre au Père Noël

Il y a eu un moment délicieux de l’enfance où je l’attendais, les yeux rivés sur les aiguilles à volutes de l’horloge de mes grands-parents, puis les oreilles aux aguets des moindres frôlements dans l’obscurité chaleureuse de la maison.

 

Et puis j’ai fini par comprendre, quand les cadeaux se sont faits de plus en plus petits, jusqu’à tenir dans la simple enveloppe : « tu t’achèteras ce que tu voudras ». Vraiment. J’ai toujours ajouté le « vraiment » : « tu t’achèteras ce que tu voudras vraiment ». Et j’ai scrupuleusement tenté, année après année, de faire honneur à ce cadeau. Quand les Pères Noël en chocolat ont disparu des chaussons pour entrer dans l’enveloppe, je me suis dit qu’ils s’étaient eux aussi dématérialisés…et que le temps de leur écrire était venu.

 

Le pouvoir des souhaits

J’ai toujours cru au Père Noël comme j’ai toujours cru aux fées. La plus belle histoire de Perrault s’appelle « Les fées » et raconte qu’une jeune fille trouve à la croisée des chemins trois fées avec qui elle est gentille, et revient chez elle en laissant s’échapper de l’or et des diamants de sa bouche. Sa méchante sœur y va exprès, les maltraite, et revient en crachant des serpents et des crapauds.

 

Je crois aujourd’hui que le Père Noël revient chaque année voir quel accueil nous lui réservons. Si nous savons réveiller en nous la flamme de l’émerveillement, tout est lumière – surtout les étoiles qui brillent sur les sapins dessinés sur les enveloppes « Tutacheteras ». Il est inutile, alors, de dépenser des fortunes. Sinon…c’est le charbon !

 

Bernadette Bricout dans son magnifique échange récent sur Noël rapporte cette définition de l’un de ses étudiants, du conte : « le conte c’est une parole orpheline, peut-être même bâtarde car elle ne connaît point son père, et qui est condamnée en nous à chercher sa maison ».

 

Le conte est une parole qui demande à être accueillie. Si nous osons le faire, il nous promet des montagnes de cadeaux.